Une nuit au 104

Publié le par Octave

Le hall du 104 abritait un bal du 14 juillet d'un autre genre. Le Paris Cinéma 2010 ouvre la soirée. Sur un écran géant pendant plus de deux heures sont projetés des classiques du duo cinéma et musique. L'événement est construit de façon intilligement touchante, sensible. Les gens s'ouvrent, se sourient, se regardent, jouent et commencent à danser. Puis vient de le bal. 00:30, Musique electro rock pour l'essentiel. Au bout d'une heure, les corps se lachent, se déshabillent sous la chaleur et se frottent un peu plus. Les premiers baisers entre inconnus se tentent et se plantent, les mains ne sont déjà plus sur les hanches. De plus en plus d'hommes torse nu, de filles en soutien-gorges qui ne cachent presque rien, le tissu mouillé par la sueur devient indiscret. Les peaux colles et prennent le gout sucré de l'alcool. Ici deux jeunes filles s'embrassent, la main de l'une d'elle n'est plus visible. Là une fille danse avec un homme qui se frotte contre ses fesses et qu'elle ne connaît pas. C'en était un autre tout à l'heure... Rien de bien original. Or, les regards continuent à se chercher, à se trouver, à s'essayer. On dirait presque merci. Tout devient simple et sans gène. Les geste plus précis et de plus en plus précis. Certains s'éclipsent. D'autres n'ont pas ce souci. Quand on les surprend ils sourient. Il y a comme une légèreté saine dans laquelle tous dise je suis dispo, mais ne m'en veut pas si ça n'est pas toi. Pas besoin de grand discours ou de mensonge. Il suffit d'accrocher un regard et de décrocher un sourire évident qui dit oui. Ce n'est pourtant pas une partouze qui se joue. Peu de chose de ce qui s'y passe en sortira. On repartira comme on est revenu. Le but du jeu n'est pas de chercher à se caser, juste de s'amuser et de jouir. C'est juste un lieu de permission. Le public n'a rien du club échangistre et de la Skin party à la mode. Pas vraiment de drogue, pas plus d'alcool qu'à la normal, les corps n'ont plus rien de juvéniles, un peu marqués parfois, tous ont entre 25 et 40 ans. Eux, ils baisent.

Une soirée comme il n'y en a finalement pas tant à Paris. 

Publié dans Méandres

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